Galerie « Sous le signe de la Croix »

« Tu ne te feras aucune image sculptée, ni de représentation quelconque de ce qui est dans les cieux, là-haut, ni sur terre, ici-bas » (Exode 20, 4). Fidèles à ce commandement donné sur le Mont Sinaï au prophète Moïse par YHWH, le Dieu de la Bible, lorsqu’il conclut son Alliance avec le peuple d’Israël, les premiers chrétiens ne représentèrent le Christ que sous la forme de symboles (le poisson, ICHTUS, en grec, signifiant « Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur »), de lettres (l’alpha et l’oméga, le chrisme et le tau) ou d’allégories (le Bon Pasteur). Il faut attendre près de six siècles avant de rencontrer une représentation du visage du Christ.
Cette évolution vers la représentation de la figure humaine du Christ correspond à la foi des chrétiens en Dieu qui s’est fait homme par amour. L’Incarnation est l’acte par lequel Dieu a pris chair en Jésus-Christ se soumettant ainsi à la souffrance humaine et à la mort jusqu’à sa victoire sur celle-ci. Cette nouvelle image divine épousant pleinement l’humanité est une invitation à la prière et un soutien pour la contemplation.
Unissant la Passion du Christ et l’histoire du Salut, le signe de la croix devient progressivement le symbole majeur de la foi chrétienne. Absente de l’iconographie des premiers siècles, en ce qu’elle rappelait trop l’ignominie du supplice, la croix fut présentée sans le Christ jusqu’au 5e siècle. L’image du Christ en croix met en valeur, jusqu’au 13e siècle les caractéristiques du Rédempteur, un Christ Roi vainqueur de la mort. A partir du 14e siècle, en Occident, l’évolution de la piété conduit nombre d’artistes à souligner la souffrance du Christ plutôt que sa gloire.

texte de présentation de la galerie