Amarante

Catherine Derrier (*1961) et Nathalie Fritsch (*1969) vivent et travaillent à Sens (Yonne). Elles travaillent en duo sous le nom d’Amarante et réalisent des installations éphémères, souvent monumentales. Elles exploitent la simplicité du papier qui peut être brûlé, scarifié, découpé, huilé, autant d’expérimentations pour éprouver les limites de ce matériau modeste. Le temps, constitutif du travail, impose ses rythmes, ses séquences, ses variations, ses silences. Les règles du jeu définies, l’ouvrage suit obstinément son chemin.

« J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma bien-aimée »,
2013, rhodoïd et cire

Librement inspirée des ouvrages des moniales, l’œuvre à quatre mains d’Amarante « J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma bien-aimée » , présente des extraits du Cantique des cantiques. Inscrites sur un support transparent, partiellement trempées dans la cire d’abeille afin d’accentuer les effets, ces « paperoles » ou « quilling » jouent de l’ombre portée sur le mur. La lumière révèle les pourtours d’une multitude d’entrelacs, courbes et contrecourbes de phylactères entremêlés et dévoile par fragment le texte sacré. Le dessin des papiers roulés s’articule autour d’un vide formant une mandorle, ouverture béante qui, à cet endroit du musée, se mue en une métaphore du passage. Créée spécifiquement par Catherine Derrier et Nathalie Fritsch à l’occasion de l’exposition « Une spiritualité au féminin », l’œuvre est restée au musée. Les artistes n’ont pas désiré l’ôter du mur où elles l’avaient destinée.

——————————————————————————————————————–

Amarante dans les collections du Hiéron…

« J’entre dans mon jardin, ma soeur, ma bien-aimée », 2013, rhodoïd et cire, H. 420 ; L. 334 ; P. 2 cm. Installée en 2013

Noces de papier, 2011, pétales de papier de soie, H. 200 cm  ; l. 30 ; P. 9 cm. D.2014.5.1. Dépôt des artistes