Jean-Michel Alberola (* 1953)
D'origine espagnole, Jean-Michel Alberola est né à Saïda (Algérie). Il s'installe en France en 1962, à Marseille, au Havre, puis à Paris où il enseigne à l'École nationale supérieure des Beaux-arts. Le travail de Jean-Michel Alberola autour de l'art sacré n'est qu'un aspect d'une démarche artistique interrogeant plus largement l'iconographie traditionnelle, le sujet et le regard. Il a reçu de nombreuses commandes publiques dont un ensemble conséquent de vitraux à la cathédrale de Nevers.
Le Christ noir à la coupe, 1989
Huile sur papier, H. 180 ; L. 130 cm. Dépôt
Le Christ vert, 1989
Huile sur papier, H. 100 ; L. 169 cm.
Achat avec l'aide du FRAM, 2004.
Image fondatrice du christianisme et emblème du
passage de l'Ancien Testament au Nouveau, la
crucifixion hante toute la peinture occidentale. La
seule façon pour l'artiste de réactiver une image
tellement banalisée qu'elle en a perdu son sens est
de partir de son expérience personnelle. Ce que
cherche Jean-Michel Alberola dans la crucifixion,
c'est effacer la croix pour « étudier le corps du
Christ », un corps qui ne peut plus être entier
depuis 1945 et l'existence d'Auschwitz.
Evangéliaire des dimanches et fêtes, 1990
Tirage lithographié numéroté et tirage imprimé édition Desclée; H. 38 ; L. 28 cm
En 1988, le Comité national d'art sacré en liaison avec la Délégation nationale aux arts plastiques / Ministère de la Culture lance un concours pour l'illustration des Evangiles. Jean-Michel Alberola est d'emblée choisi pour sa capacité à s'imprégner du texte sacré et à en faire ressortir l'essence.
Dans une mise en scène à caractère régional,
comme le souligne la coiffe charolaise de la femme
au premier plan, Hugo d’Alesi, auteur des peintures
murales de la salle centrale, représente ici la
basilique et le musée dans un cartouche en bas à
droite. Cette peinture transposée en affiche faisait
la publicité des chemins de fer Paris - Lyon -
Méditerranée.
Amarante (Catherine Derrier *1961 et Nathalie Fritsch *1969)
Catherine Derrier et Nathalie Fritsch vivent et travaillent à Sens (Yonne). Elles se sont rencontrées alors qu'elles étaient assistantes du peintre Jean-Pierre Pincemin. Depuis, elles mènent régulièrement un travail à quatre mains où le papier, la lumière et le temps tiennent un rôle primordial. En se réappropriant d'anciennes techniques, elles plient, roulent, découpent, huilent, vernissent, brûlent, kraft, journal recyclé, feuilles de soie... différents papiers qui n'ont pour fragilité que l'apparence.
"J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma bien-aimée", 2013
Rhodoïd et cire avec phrases du Cantique des Cantiques, H. 420 ; L. 334 cm
Noces de papier, 2009
Pétales de papier de soie, H. 200 ; L. 30 cm
J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma bien-aimée
est une oeuvre librement inspirée des ouvrages
des moniales créée pour le musée et l’exposition
«Une spiritualité au féminin» en 2013. Des extraits
du Cantique des Cantiques sont imprimés sur des
“paperoles” transparentes, partiellement trempées dans de la cire d'abeille afin d'accentuer les jeux d'ombres. Le dessin ornemental des papiers roulés et son intention invasive s'articule autour du vide d’une mandorle. La lumière révèle les pourtours d'une multitude d'entrelacs
dévoilant les fragments d'un texte sacré.
Noces de papier confectionnées avec des confettis de mariage évoquent la forme de l'hostie.
Carole Benzaken (*1964)
Née à Grenoble (Isère), Carole Benzaken vit et travaille à Paris. Ses premières œuvres font appel à une palette de couleurs vives et franches et jouent sur les effets de flou, de proche et de lointain. Elle pratique également la vidéo et la photo. Après plusieurs années passées aux Etats-Unis et un séjour en Pologne, elle se plonge dans la Bible et les textes hébraïques de l’Ancien Testament. Elle aborde alors le dessin en noir et blanc donnant une nouvelle orientation à sa carrière.
Strange Fruit 3, 2010-2011
Peinture sur verre feuilleté, H. 102 ; L. 122 cm
Megillah Ben Adam, 2010-2011
Rouleau de dessins aux techniques mixtes numérisés sur toile, H. 26 ; L. 3000 cm
Strange Fruit - chanté par Billie Holiday - est issu
d'une expérimentation d'assemblage d'images
peintes et numérisées dans du verre dont les effets
de flou visuel interagissent comme invocation de la
mémoire. Cette oeuvre est réflexion sur le trouble
apporté par l’écart abyssal entre un nom bucolique
et le lieu de l’impensable, Birkenau, "petit bois de
bouleaux".
La Megillah Ben Adam est centrée sur le texte de la
vision d'Ezéchiel dans lequel le prophète évoque la
renaissance du peuple juif. L'artiste a dessiné lettre
par lettre, les versets 1 à 14 du chapitre 37 d'Ezéchiel. L'ensemble des dessins de techniques mixtes ont ensuite été numérisés, donnant sa dimension au rouleau.
Jean Bertholle (1909-1996)
Avec Alfred Manessier, Jean Le Moal et l'ensemble des artistes regroupés autour de l'École de Paris, Jean Bertholle a vécu son métier de peintre comme une exploration métaphysique. Il vit cette aventure au travers de multiples supports : décors de théâtre, mosaïque, vitrail (Fribourg), tapisserie, livres, peintures, et à partir de 1976, objets peints, sortes de montages poétiques sur des thèmes bibliques destinés à être des compléments de méditation, d'enseignement et de prières.
Table d'offrandes et crucifixion, 1975
Huile sur bois biface, H. 191 ; L. 45 cm
Cet objet peint destiné à l’origine pour l’église Saint-Roch à Paris, était posé à droite de l’autel, à proximité de l’ambon, et pivotait au moment de la consécration. Biface, il associe la crucifixion à la représentation du pain et du vin.
Pierre Buraglio (*1939)
Né à Charenton (Val-de-Marne), Pierre Buraglio fait ses études à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris où il enseignera jusqu’en 2000. Il mène une réflexion sur les techniques et des moyens de la peinture. Après avoir dépassé la remise en cause de la matérialité de la peinture, notamment au sein du mouvement Supports-Surfaces, Pierre Buraglio en questionne la maîtrise et la virtuosité, l’histoire, le souvenir des maîtres. On lui doit l’aménagement de la chapelle Saint-Symphorien à l’église Saint-Germain-des-Prés (Paris).
Jean-Jacques Dournon (né à Paris en 1953)
Jean-Jacques Dournon fait ses études à l’école des Beaux-arts de Saint-Etienne. Diplômé en 1977, il obtient le prix Fénéon en 1979. En 1980, il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome et séjourne deux ans à la Villa Médicis (Prix de Rome). En 1986, il est lauréat de la bourse de la Ville de Paris pour la Casa Velasquez à Madrid. En 1992, il obtient le deuxième prix de dessin pour la Région Ile-de-France. En 2000, il séjourne deux mois au Sud du Vietnam.
Transi, Jean-Jacques Dournon
Acrylique et fusain.
Achat : avec l'aide du FRAM, 2011.
La Chute, Jean-Jacques Dournon, 2000
Fusain.
Achat : avec l'aide du FRAM, 2011.
Sylvain Dubuisson (né en 1946 à Bordeaux)
Avec une formation d'architecte et de designer, Sylvain Dubuisson réalise de nombreux objets de la vie quotidienne et reçoit en 1990 le Grand Prix national de la création industrielle. Cette sculpture (Dévotion) a fait l'objet d'une commande pour l'exposition "Épiphanies" présentée à Evry en 2000.
Dévotion, Dubuisson
Laminage de papier, or, encens, myrrhe.
Commande pour l'exposition Epiphanies d'Evry en 2000.
En dépôt au musée.
Yehouda Chaïm Kalman, dit Thomas Gleb (1912-1991)
L’activité artistique de Thomas Gleb commence en 1929 lorsqu’il entre dans l’atelier Start à Lodz. Peintures, sculptures, tapisseries, costumes, Thomas Gleb exerce son art dans de nombreux domaines. Dans les années 1970-1980 il aménage les chapelles de la Sainte-Baume (Var) et du Carmel de Niort. Dans cette dernière, il réalise « Le Signe », sauvé de la destruction par l'action de Dominique Dendraël, conservatrice du musée du Hiéron, dans lequel l’œuvre est conservée depuis 2012.
Le "Signe", Thomas Gleb, 1979
Crépi, peinture et cordelettes, H. 370 ; L. 380 cm. Provenant de la chapelle de l'ancien Carmel de Niort, repose au musée du Hiéron en mars 2012.
Sans titre, Thomas Gleb, 1976
Pafilage, H. 64,5 ; L. 50 cm
Donation Jean et Kyoko Kalman au musée du Hiéron, 2012.
Diptyque, Thomas Gleb, 1968
Technique mixte sur toile, H. 73 ; L. 108 cm
Donation Jean et Kyoko Kalman au musée du Hiéron, 2012.
Alexandre Hollan (né à Budapest en 1933)
L'artiste vit à Paris depuis 1956 où il étudie la peinture à l'École des beaux-Arts et des Arts décoratifs. Son oeuvre s'articule autour d'une longue méditation de la nature qu'il transmue en contemplation.
"Si je peux m'imaginer faire quelque chose en art sacré, ce serait de créer ce silence, cette
distance : un lieu de méditation intime, un lieu où l'homme est presque seul devant
l'essentiel… un lieu où l'on pourrait se dépouiller de toute agitation et de toute angoisse".
Marie, Jésus et Jean, Alexandre Hollan, 2004
3 fusains.
Achat : avec l'aide du FRAM, 2006.
Vie silencieuse grande lumière, Alexandre Hollan, 2005
Acrylique
En dépôt au musée.
Vie silencieuse bleue profonde, Alexandre Hollan, 2002
Aquarelle
En dépôt au musée.
Frédéric Hubert (né en 1964 à Paris)
A partir de 1994, Frédéric Hubert se consacre exclusivement à un travail artistique qu'il expose régulièrement depuis. Il est l'auteur et l'illustrateur de nombreux ouvrages et a répondu à plusieurs commandes photographiques en Europe et Asie.
« Sculptures, tableaux, fragments d’architectures, détails d’objets constituent les éléments de mon langage photographique. [...] Le flou, très présent dans mon travail, consiste à effacer partiellement l’image; il fait alors disparaître les certitudes et provoque l’épiphanie d’une image incertaine. [...] Vécues comme des compositions picturales, mes images en émergeant de l’obscurité, invoquent et explorent d’autres nuits, intérieures à la mémoire, celles du souvenir et des lointains perdus. »
Frédéric Hubert.
Regard sur les collections - Cœur de Jésus, Frédéric Hubert
H. 90 ; l. 60 cm.
Tirage jet d'encre aux encres pigmentaires sur papier Beaux-Arts.
Regard sur les collections - Vierge, Frédéric Hubert
H. 65 ; l. 50 cm.
Tirage jet d'encre aux encres pigmentaires sur papier Beaux-Arts.
Georges Jeankelowitsch, dit Georges Jeanclos (1933-1997)
Georges Jeanclos travaille la terre qu'il transforme en fines feuilles pour créer des personnages aux mêmes traits enfantins, semblables à des adultes. Ses sujets de prédilections sont des personnages apaisés en méditation. Il fut lauréat du Prix de Rome en 1959, et à partir de 1966, professeur à l'École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. À partir de 1983 il répond régulièrement à des commandes publiques.
Le Cœur, Georges Jeanclos, 1991
Bronze patiné, fonte à la cire perdue, H. 35 ; L. 35 ; P. 15 cm.
Collection privée - Dépôt Elisabeth Jeanclos
Vierge à l'Enfant, Georges Jeanclos, 1996
Étude pour la Vierge à l’Enfant de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, Lille.
Terre cuite, H. 89 ; L. 80 ; P. 40 cm.
Collection privée - Dépôt Succession Georges Jeanclos.
Simha Torah, Georges Jeanclos, 1978
Terre cuite, H. 53 ; L. 30 ; P. 28 cm.
Collection privée - Dépôt Elisabeth Jeanclos.
Pierre Lafoucrière
Artiste peintre en Ile-de-France, originaire du département de l’Allier, il a beaucoup travaillé pour l’art sacré.
Lumière et couleurs qui l’habitent se retrouvent dans ses œuvres : vitraux de l’abbaye de Ligugé (Vienne), vitrail et chemin de croix à Louroux-de-Bouble (Allier), chemin de Pâques à Néris-les-Bains (Allier), vitraux de l’église de Corny (Eure), chemin de croix des Voirons (Haute-Savoie), vitraux pour la chapelle de l’hôpital de Pont-de-l’Arche (Eure), vêtements liturgiques pour le diocèse d’Évreux, et "chemin de croix" en préparation pour la basilique de Paray-le-Monial (inauguration prévue à Pâques).
Les sept dernières paroles du Christ, Lafoucriere
Première étude à l'aquarelle sur papier fait à la main Richard de Bas, 2008, H. 12,5 ; L. 8 cm.
Don de l'artiste, 2010.
Tout est accompli, Lafoucriere (5)
Première étude à l'aquarelle sur papier fait à la main Richard de Bas, 2008, H. 12,5 ; L. 8 cm.
Don de l'artiste, 2010.
Femme, voici ton Fils, Lafoucriere (7)
Première étude à l'aquarelle sur papier fait à la main Richard de Bas, 2008, H. 12,5 ; L. 8 cm.
Don de l'artiste, 2010.
Alfred Manessier
Une part importante de l’œuvre d’Alfred Manessier porte des titres explicitement chrétiens : "Salve Regina" (1945), "Pietà" (1948), les grandes Passions selon les quatre évangélistes (1986). Il s’engage dans cette voie après sa conversion en 1943 lors d’un bref séjour à la Trappe de Soligny, pour accompagner son ami Camille Bourniquel : « Ce qui est né en moi à ce moment, c’est essentiellement une espérance, qui m’a amené à une peinture qui ne parle que d’espérance, à travers les Passions.»
La passion selon saint Jean, Alfred Manessier, 1988
Huile sur toile, H. 230 ; l. 200 cm.
Dépôt Christine Manessier.
Touché par les ténèbres qui obscurcissent la vie des hommes, Manessier veut à la fois témoigner de leurs souffrances et transmettre l’espérance et la lumière du petit matin de Pâques qu’il a découvert lors de sa conversion.
Cécile Marie (née en 1953)
Formée à l'École des beaux-Arts de Paris, l'artiste expose en France et à l'étranger. Ses nombreux voyages lui permettent d'approfondir une démarche de synthèse entre le trait et le peint où la calligraphie agit comme l'une de ses composantes. "Infini et merveilleux serait ce monde en limite duquel nos sens expirent afin que par-delà l'intensité passagère de la douleur qu'il nous est possible vive en soi une douleur pure qu'il appartiendrait à l'art de conserver : celle qu'endure éternellement le Christ d'or rouge vissé au ciel, c'est-à-dire peint à même le dos du monde, de son dedans".
Corps mutilés, Cécile Marie, 1998
Série de 12 encres sur polyester maté deux faces.
Achat : avec l'aide du FRAM, 2006.
Peinture polyface, Cécile Marie, 2004
Encres sur carton Van Gelder, H. 50 ; L. 100 cm (ouvert).
Achat : avec l'aide du FRAM, 2010.
Peinture polyface, Cécile Marie, 2004
Encres sur carton Van Gelder, H. 50 ; L. 100 cm (ouvert).
Achat : avec l'aide du FRAM, 2010.
Diane de Valou (née en 1960)
Après un séjour à New-York, Diane de Valou entre dans l'atelier de Maryse Eloï pour apprendre le dessin académique. Elle est ensuite admise à l'école Camondo où se confirme sa voie vers la peinture, puis aux Beaux-arts.
Aujourd'hui, Diane de Valou partage son temps entre l'Inde et la Bourgogne. Elle travaille beaucoup à l'encauste, technique antique, qui lui permet, grâce à la superposition des couches picturales, de jouer sur la transparence et de rendre mouvante la matière.
Le Cœur, Diane de Valou, 2008
Encaustique sur bois, H. 60 ; l.60 cm.
Max Wechsler (né en 1925 à Berlin)
Max Wechsler vit et travaille à Paris. Sa première exposition personnelle a lieu en 1968 au musée d'Art Moderne de Paris. Son travail est inspiré de plusieurs périodes artistiques. Entre 1974 et 1977 il cesse volontairement de peindre et ne reprendra le pinceau qu'en 1979 pour sa période abstraite. En 1983, il commence à travailler avec les recouvrements de papier, technique qui remplacera le pinceau et la couleur. À partir de 1985, Max Wechsler travaille avec des caractères typographiques et des photocopies noir et blanc.
Rectangle noir dans le noir, Max Wechsler, 1996
Papier marouflé sur contre-plaqué, H. 28.5 ; L. 24 cm.
Don de l'artiste, 2012.
"Sous le Signe de la Croix", Daniel Gloria, 1960, mosaïque
Diptyque, Jean-François Gromaire, huile et résines sur toile, 2016-2017
Yazid Oulab, Noyau cosmique, 2012,graphite embouté à une perceuse, 220,5 x 151 cm
La Porte, Joël Barguil, 1995, ciment et ardoises
Le musée du Hiéron a mis en lumière, à travers un réaménagement muséographique, ses collections 20e et 21e siècles.
L’absence d’œuvres du 20e siècle, à l’exception du Sacré-Cœur de Maurice Denis (1930) donné au musée en 1990, a longtemps laissé un vide chronologique entre le fond constitutif médiéval et moderne et les nouvelles œuvres contemporaines présentées. Le travail de dépôt, dons et achats ces dernières années a permis de combler en partie cette lacune.
Les questionnements artistiques et existentiels d’un certain nombre d’artistes sur des événements clés du 20e siècle tels que la Shoah (Le Signe de Thomas Gleb) trouvent désormais leur place au sein des collections.
Aujourd’hui au musée du Hiéron, les œuvres contemporaines introduisent le lieu et les collections. L’attention particulière donnée à la présentation des œuvres, à leur relation les unes aux autres et à leur symbiose participe à cet avènement. L’art contemporain met à disposition de nouvelles clés de lecture.