Biographie – Henri Vincenot (1912-1985)

2 janvier 1912 | Naissance à Dijon, 8 rue des Perrières (quartier de la gare).

1918-1923 | Vacances scolaires à Commarin chez Joseph et Valentine Brocard, les grands-
parents maternels.

1927 | Pleurésie, convalescence et vacances à Pordic, dans les Côtes d’Armor. Découverte de
la “Matière de Bretagne” qui influera fortement l’imagination d’Henri Vincenot (voir Je fus un saint, puis L’œuvre de chair).

1929 | Découverte, en Bourgogne, dans la vallée de l’Ouche, du hameau en ruine lors d’une
partie de chasse (évoqué dans la plupart des romans de Vincenot).

1930-1931 | École supérieure de commerce de Dijon (actuelle ESCAE) pour préparer le
concours d’entrée à HEC. Henri Vincenot y fait la connaissance d’Andrée Baroin, originaire de Saint-Léger-sur-Dheune en Saône-et-Loire, qu’il épousera. Cours d’art dramatique au Conservatoire de Dijon et à l’École des beaux-arts (peinture et sculpture, Pierre Vigoureux et Ovide Yencesse sont ses professeurs).

En 1933-34, Henri Vincenot est inscrit à l’Ecole nationale des beaux-arts de Dijon à la section
« Sculpture et modelage » et « Architecture décorative » (carte d’inscription, fonds Vincenot,
Bibliothèque municipale de Dijon)

1932 | Intégration à HEC , boulevard Malesherbes à Paris.

1933 | Service militaire au Maroc d’où il rapportera des carnets de croquis et de notes (voir Le
Sang de l’Atlas et L’œuvre de chair) ainsi que des aquarelles et des peintures à l’huile.

1935 | À son retour, entrée à la SNCF, à Louhans, en Bresse. C’est à cette époque qu’il rédige
et illustre un reportage sur l’expédition des poulets de Bresse par voie ferrée, qu’il envoie à
Notre métier, journal des cheminots, qui deviendra La Vie du rail.

Février 1936 | Mariage avec Andrée Baroin, à l’église Sainte-Chantal à Dijon. Mutation à la gare
de Saint-Jean-de-Losne, en Bourgogne.

18 novembre 1936 | Naissance de leur premier fils, Jean-Pierre.

1937 | Mutation à la gare de Lyon, à Paris : la famille quitte la Bourgogne pour s’installer à
Maisons-Alfort.

1938 | Naissance de sa fille Marie-Claudine

1939 | Retour à Dijon à la déclaration de la guerre. La famille s’installe à Talant, dans la proche
banlieue dijonnaise, aux Buissonnets. Henri Vincenot travaille dans les bureaux de PLM (voix ferrée Paris-Lyon-Méditerrannée) rue des Perrières, à Dijon. Henri et Andrée commencent à acheter quelques lopins de terre dans la combe du hameau perdu de la Peurrie, pour y « faire » du bois de chauffage et y cultiver des pommes de terre en ces temps de restriction. Période intense de création artistique (Écriture des Récits des Friches et des Bois, de « Jules le privilégié », qui deviendra Le Pape des escargots, des « Mémoires d’un chasseur » qui servira pour La Billebaude, Le Livre de raison de Claude Bourguignon, etc. Sculpture et peinture, illustration, également, des blousons en cuir pour les soldats américains.

Été 1940 | Exode à Bergerac. Henri Vincenot retrouve les siens, réfugiés dans une ferme
creusoise.

7 novembre 1940 | Naissance de François. Découverte de la surdité de Jean-Pierre. Henri
Vincenot rédige Les Psaumes à Notre-Dame en faveur de notre fils. Le recueil de poèmes sera édité en 1979 aux éditions Denoël.

17 mai 1944 | Naissance de Denis.

Juin 1944 | Arrestation d’Henri Vincenot par la Gestapo, un camp de résistants étant installé
dans notre hameau en ruine de la Peurrie. Il parvient à s’enfuir du QG de la Gestapo, rue du Docteur Chaussier, à Dijon, et se réfugie dans la forêt bourguignonne, près de Châteauneuf-en-Auxois. Sa femme et ses quatre enfants sont installés à Commarin chez les parents d’Henri Vincenot.

2 mai 1945 | La guerre est finie : la famille Vincenot décide de s’installer à Paris pour faire
rééduquer Jean-Pierre à l’institut des Sourds-Muets rue Saint-Jacques. Les six Vincenot
s’installent dans deux pièces réquisitionnées par la Ville de Paris, 1 boulevard Bourdon dans le 4e arrondissement. Henri Vincenot continue à écrire, à peindre, à composer de la musique, à faire du théâtre et à sculpter tout en travaillant dans les bureaux de la gare de Lyon, puis à La Vie du rail où il fera des reportages nombreux qu’il mettra lui-même en page et illustrera des ses dessins à la plume (Les Voyages du Professeur Lorgnon). Pendant tout ce séjour parisien, Henri Vincenot continue à peindre et à exposer, notamment à la galerie des Champs-Élysées, chez Harel d’Arc, spécialiste du peintre Jean-Gabriel Dommergue, et à la galerie La Boétie ainsi que boulevard du Montparnasse. Il participe également à des salons de peinture. Une de ses toiles sera acquise par le musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. D’autres le seront par le musée des Beaux-arts de la ville de Dijon.

1947 | La SNCF commande à Henri Vincenot la décoration murale de l’école d’apprentissage
de la ville de Santeney en Bourgogne. Le peintre réalise alors des toiles de 4 mètres sur 3 pour les plus grandes, représentant les différents travaux de la vigne ainsi qu’une noce bourguignonne pour laquelle ils se documentera au musée Perrin-de-Puycousin, rue Saint-Anne à Dijon, actuel musée de la Vie bourguignonne.

1952 | Henri Vincenot, qui joue avec la troupe cheminote “Les Compagnons de Tivoli” , propose au metteur en scène Jacques Ducros de “monter” une de ses pièces : Ceux du vendredi. Avec ce spectacle, la troupe remporte la coupe Léo-Lagrange, premier prix du concours national du Théâtre universitaire et amateur. Jean-Louis Bory, Gabriel Marcel et Robert Kanters, entre autres, siègent au jury et demandent à connaître l’auteur : c’est le début de l’aventure éditoriale de Vincenot qui entre ainsi chez Denoël.

1953 | Je fus un saint, roman.

1969 | Départ à la retraite à Commarin. Parallèlement aux travaux d’écriture, Henri Vincenot fait une exposition de tableaux tous les deux ans à la galerie Vauban, à Dijon.

1972 | Le Pape des escargots, roman, prix Sully Olivier-de-Serres.

1976 | Apostrophes, Bernard Pivot

1978 | La Billebaude, roman.

21 octobre 1978 | Remise des insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et lettres par le
ministre de la Culture Jean-Philippe Lecat.

1979 | Psaumes à Notre-Dame en faveur de notre fils, poèmes (Denoël).

1980 | L’Âge du chemin de fer (Denoël).

1980 | La Main enchantée, pièce d’après Gérard de Nerval, jouée à Commarin. Mémoires d’un enfant du rail, Rempart de la miséricorde, roman, rééd. 1998 par A. Carrière sous le titre Rempart de la miséricorde.

1981 | Dijon vu par Henri Vincenot : exposition de peintures et dessins réalisée aux palais des
États de Bourgogne du 1er juin au 15 septembre 1981.

14 janvier 1984 | Décès d’Andrée, l’épouse d’Henri Vincenot. Inhumation, selon son désir, au
hameau de La Peurrie.

1985 | Travail sur “ La Chronique de Montfranc-le-Haut ”, dont la première partie sera publiée de façon posthume sous le titre Le Maître des abeilles (Denoël). Pour lutter contre le chagrin, Henri Vincenot écrit, peint et s’occupe du hameau de la Peurrie où il élève des moutons.

Mai 1985 | Découverte du cancer du poumon par le mari de sa petite-fille Nathalie.

21 novembre 1985 | Henri Vincenot meurt au domicile de sa fille, à Dijon

23 novembre | Obsèques à l’église Notre-Dame de Dijon, et inhumation aux côtés de son
épouse dans les friches de la Peurrie.